La culture sur butte est à la permaculture ce qu’est le labour à l’agriculture : une pratique bien ancrée, déformée avec le temps, sur laquelle on peut lire tout et son contraire. Aux Carrés Jardin, nous avons décidé de tester pour se faire un avis. Mais sur une petite surface.

L’idée nous est venue parce que nous avions des déchets de taille de saule, un peu de bois mort et une brouette de vieux bois en décomposition. Adepte du concept que tout doit servir à quelque chose, j’ai proposé de recycler ce matériaux dans une butte (le fameux millefeuille !).

Que fait-on en premier quand on ne sait pas ? On cherche des informations. Et on se perd dans la jungle des avis contradictoires sur l’intérêt, la manière de faire, l’usage, etc.

Une chose est sure pour nous, nous n’avons pas trop respecté de mode d’emploi strict. C’est plutôt les matériaux disponibles et la nécessité de « nettoyer* » ce coin du terrain qui nous a guidé. * Nettoyer, c’est à dire évacuer quelque-part ce qui nous gênait, avec le minimum d’énergie.

Nous avions :

  • de la place
  • des déchets végétaux (branche de saule, vieux bois…)
  • des coupes fraiches de moutarde et de phacélie (engrais vert)
  • du carton ondulé en rouleau
  • de la paille
  • du bon compost

Nous avons commencé par tracer trois rectangles de 80 cm de largeur, sur 10 ml de longueur (sur notre plan, ces buttes sont notées A11, A10 et A9. Après un décompactage mécanique à la fraise, nous avons décaissé la terre de la première surface (donc la A11) sur 10cm environ, terre que nous avons posé sur la seconde surface (A10), à côté.
Au fond de cette « tranchée », nous avons posé presque tout le bois en branche disponible (carbone). C’est là que commence le millefeuille.

Nous avons ensuite recouvert d’une petite couche de terre, bien tassée pour éviter de laisser des vides remplis d’air. Puis nous avons étalé la coupe d’engrais vert (azote), puis une couche de paille (carbone).

Puis nous avons recouvert la paille d’une autre couche de terre, puis une feuille de carton (carbone), et enfin d’une couche de compost. Bon en guise d’économie d’énergie, c’est plutôt raté, parce que c’est beaucoup de travail de composer tout cela.

Emporté par notre élan, nous avons travaillé également les buttes A8 et A7. Avec des compositions différentes.

Le résultat est impressionnant. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle. On en reparle quand nous aurons mis en culture ces ouvrages d’art.

Quelques uns des articles parcourus pour nous informer sur le sujet :

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