Pourquoi un jardin minéral ?

« Un jardin minéral est un espace extérieur de petite superficie donnant une illusion d’espace. Il met en scène un grand nombre d’éléments minéraux et quelques plantes. À aucun endroit on ne doit apercevoir la terre. On l’appelle parfois jardin sec, jardin zen, jardin contemporain ou encore jardin sur gravier. »

Voici une définition Google très simple, mais qui résume assez bien l’état d’esprit qui présuppose la création d’un tel jardin. Pour nous, il s’agissait de créer un petit espace, en rupture avec le reste du projet, qui est essentiellement végétal. Notre jardin est central, au bord de l’axe principal, baptisé Le Long Cours. Il est destiné à être observé à distance pour une découverte générale, mais également à être traversé grâce à un petit chemin sinueux.

Qu’est-ce qui a inspiré son tracé ?

Le tracé des Carrés Jardin en général est plutôt orthonormé. C’est l’esprit d’un jardin dessiné et organisé par l’homme, et assumé comme tel. Pour rompre avec cette conduite générale, et parce que le jardin minéral est un ilot dans une vaste oasis végétale, le tracé de ce jardin est plus souple, plus arrondi autour de deux points distincts, le chemin qui le traverse est sinueux.

C’est la différence de couleur, d’aspect et de structure des matériaux employés qui dessine ce mini jardin.

Avec quels matériaux ?

Nous avons pris le parti de ne rien acheter pour construire ce jardin. Donc d’utiliser des matériaux existants sur site, ou de la récupération de proximité.

Nous avons commencé par couvrir la surface enherbée par une bâche de récupération d’une ferme voisine, avec une ou deux épaisseurs, selon les zones. En effet, nous espérons désherber le moins possible cet espace minéral. Certaines bordures limites, ou les tours des végétaux sont réalisés en pierres locales extraites par Gilles LAMOTTE, dans son champs voisin, à l’origine pour combler les différences de niveaux dans la stabulation. Récupération de surplus.

Pour accentuer les tours végétaux, nous avons ajouté en couronne, des galets 10/40, roulés, lavés, surplus non utilisés de matériaux destinés à l’aquaponie. En surplus également, du sable 0/4, roulé, lavé, étendu en disque, du gravillon 2/6, roulé, lavé, pour couvrir des zones intermédiaires. Si le sable est blond, les gravillons vont du gris au brun mélangé. les couleurs de presque la totalité des matériaux changent avec la pluie.

Pour couvrir le sentier piéton, nous avons utilisé un reliquat de gore bleu, utilisé pour la confection du sol de l’aquaponie (très généreuse en reliquat de matériaux). Ce matériaux, une fois bien damé, est très dur et résistant à la marche.

Un autre matériaux bleuté à été employé pour couvrir des surfaces, c’est du gravillon à tranchée (utilisé pour notre tranchée de fibre optique).

Pour renforcer le tracé des cercles et courbes, nous avons utilisé des tuiles mécaniques de récupération d’une vieille ruine locale. Ces tuiles ont été, paraît-il, produites par la tuilerie d’Amions (il y a longtemps). Ces tuiles sont orangé à brun, selon le modèle. Elles ont été utilisés complètes, ou brisées en bordure.

Pour trancher avec la couleur de la tuile, nous avons concassé une boite de faïence blanche, également en un mince filet disposé en arc de cercle.

Ensuite, des briques rouges à bruns foncés, de récupération d’un ancien four à pain local, nous ont permis de délimiter sentier et zone gravillonnée.

Enfin, pour donner un peu de volume à ce jardin, minéralement relativement plat, nous avons charrié et assemblé en « menhir » d’énormes pierres stockées en haut du terrain.

Peu de frais pour ce jardin, mais beaucoup de transpiration !

Nous allons compléter cet ensemble minéral par quelques plantations, soit de couleurs assorties au bleuté des matériaux, comme la lavande et la fétuque bleue, soit avec des plantes plus élancées pour donner du volume à l’ensemble, comme le roseau à plumes ou le bambou.